Les stocks de financement comportent en général une part non empruntée et une part empruntée.
1. L’existence de financement non emprunté se constate aisément dans le cas des associations privées non commerciales
Soit, l’une de ces associations, qui peut être une famille. Elle a, depuis sa création, un total de recettes supérieur au total de ses charges. Cela lui a procuré un stock positif de financement non emprunté. Ce stock est aussi celui de l’épargne de cette association. Il a pu être constitué grâce à de l’endettement. Par exemple, du crédit a été obtenu pour financer l’achat d’un bien immobilier.
Par entité, cette différence s’observe entre les montants de deux stocks. L’un est celui des investissements, ou actifs, et celui des financements empruntés, autrement dit des dettes, du passif stricto sensu.
2. Toute entité mésonomique est exposée au risque que sa situation nette devienne de plus en plus négative
Si les causes de cette dégradation perdurent, la spirale du surendettement croissant conduit à une mise sous tutelle qui remplace par son contraire l’indépendance que l’absence de dette procure. Une situation nette de plus en plus négative est une cause de surendettement exponentiel pour n’importe quelle entité mésonomique, dont en premier lieu les États.
3. La situation nette positive d’une entité mésonomique autre qu’une entreprise est identique à ses fonds propres
« Fonds propres » : fonds qui, littéralement parlant, appartiennent en dernier ressort à l’entité considérée et à elle seule. Les particuliers dont la situation nette est positive ont des fonds propres. À la même condition, des personnes morales non commerciales ont des fonds propres, telles que les fondations. Tous les fonds propres sont par définition des financements non empruntés. Tous les financements non empruntés ne sont pas pour autant des fonds propres.
4. La situation nette positive d’une entreprise juridiquement constituée est identique à ses fonds permanents
Dans toute entreprise juridiquement constituée, le stock de financement non emprunté et permanent est égal à sa situation nette pourvu que cette dernière soit positive. Dans une entreprise établie en société, le financement non emprunté et permanent est égal à son capital social effectivement exploité, lui-même égal à sa situation nette. « Fonds permanents » est certes un peu plus long à dire et lire que « fonds propres », mais toujours exact quand le propos porte sur le financement d’entreprise.
5. Ne pas payer comptant est une manière d’emprunter
Le dispositif de l’escompte pour paiement comptant n’est toutefois équitable que dans des conditions étroites. Soit A et B les clients du fournisseur F. L’escompte pour paiement comptant est, supposons-le, de 2 %. Le client A obtient de payer à 30 jours et le client B à 90 jours calculés de la même façon. Dans les deux cas, le coût du crédit paraît être le même : la renonciation à la baisse de 2 % des montants à payer. Le payeur au plus tard s’en trouve cependant substantiellement avantagé. Le coût, rapporté aux sommes respectivement empruntées, est en effet trois fois moindre pour B que pour A.
6. Ce n’est là qu’un exemple des innombrables anomalies économiques auxquelles se prêtent les manières de financer
La finance, l’indispensable finance, n’est évidemment pas en soi une anomie économique. Comment combattre victorieusement ses infractions aux règles de l’équité économique autrement qu’en refaisant de ces règles des pièces maîtresses de la théorie de l’économie de marché ?